Brûlons les classiques !

Je sais, j’ai donné un peu dans le p*taclic pour le titre 😁

Mais je vais te développer un peu plus mon avis sur les classiques en général. Tu verras que mon opinion n’est pas si tranchée que le titre le laisse croire.

Un niveau de langue un peu vieillot

Venons-en au point de départ. L’autre jour, en lisant un classique de George Sand, je me suis fait cette réflexion: même si c’était très bien écrit, même si l’histoire était intéressante, et même si je comprenais chaque mot indépendamment, le tout n’avait aucun sens pour moi, et je me suis retrouvée à m’ennuyer au lieu d’apprécier ma lecture.

 

Je n’ai rien contre les classiques, j’en lis à l’occasion. Mais il faut avouer qu’ils commencent à devenir un peu poussiéreux à la longue, et que le langage utilisé manque de modernité. Pas étonnant que les jeunes soient récalcitrant.e.s à la lecture (surtout aujourd’hui où énormément d’élèves entrent en 6ème avec un niveau de lecture très insuffisant et manquent de vocabulaire). OK, on peut trouver une certaine musicalité dans ce style désuet, mais il faut aussi savoir accepter que le langage évolue, et pas forcément en mal (il suffit de voir des écrits datant du Moyen-Âge dont on ne comprend plus grand-chose aujourd’hui, à moins de faire des études spécialisées dans les langues anciennes).

 

Bien sûr, si les jeunes ne rencontrent jamais certains mots, ilelles n’en connaîtront jamais la signification. Mais entre un langage trop simplifié et un texte où il faut expliquer un mot sur deux, il y a quand même une bonne marge.

Des sujets trop éloignés des centres d’intérêt des jeunes

Il y a tellement de bons romans écrits aujourd’hui, tellement de thèmes à y explorer. Je ne nie pas qu’il y ait un patrimoine littéraire à transmettre, mais si les romans choisis pour les programmes scolaires étaient un peu plus captivants, un peu plus en phase avec les préoccupations des adolescent.e.s, je suis sûre qu’il y aurait moins de réfractaires. Je pense que ce qu’il faut transmettre en priorité, c’est le goût de la lecture. Les lecteurices se tourneront naturellement vers les « classiques » au moment où ilelles en éprouveront l’envie, ou se sentiront prêt.e.s.

 

Celleux qui conçoivent les programmes n’ont pas l’air de se soucier du niveau de maturité des élèves, qui peut être très disparates au sein d’une même classe.

 

Les profs, en tous cas ceux que j’ai eus, choisissaient les romans que nous étudiions en fonction de leurs goûts personnels, plutôt que des sujets qui pourraient interpeler des gamin.e.s de 13-14 ans (je me souviens des heures ennuyeuses passées à lire et décortiquer Raboliot, Premiers de cordée ou Terre des hommes). Ou alors quand ils abordaient des thèmes qui auraient pu effectivement nous toucher, ils ne faisaient pas le parallèle de façon suffisamment évidente, si bien que nous passion à côté et perdions tout intérêt à nos lectures.

 

D’ailleurs, au sein même de ces classiques, il y a de quoi trouver son bonheur. Par exemple, j’aurais adoré étudier L’attrape-cœur de Salinger, quand j’étais ado. Mais non, à la place nous avions droit à des histoires de braconnage, d’escalade dans le froid ou de gus perdus dans le désert.

 

Jules Verne a aussi écrit tout un tas de romans passionnants, ainsi que Lovecraft. Ah non, on me dit dans l’oreillette que les lectures de l’imaginaire ça ne compte pas parce que ce n’est pas de la « vraie » littérature.

 

Ce qui nous mène à mon troisième point :

Le snobisme littéraire

Je pense que dans tout cela, il y a une grosse part de snobisme à dire que la littérature à succès (et la pop culture en général) n’est pas de la « vraie » littérature et à regarder avec un certain mépris les listes de best-sellers. Ça me fait penser à cette scène dans « Le sourire de Mona Lisa » où une des étudiantes dit au personnage de Julia Roberts « C’est de l’art parce que quelqu’un a dit que c’en était ». J’ai l’impression que c’est un peu pareil avec la littérature, des sortes d’ « autorités » décident, de façon plus ou moins arbitraire, de ce qui est de la bonne ou de la mauvaise littérature.

 

Je ressens moins cet ennui avec les classiques anglo-saxons, qui (c’est mon avis perso) mettent plus l’accent sur la qualité de l’histoire que sur le style. Je veux dire par là qu’il s’y passe quelque chose, contrairement à certains romans francophone qui me donnent l’impression de tourner leurs phrase de la façon la plus alambiquée possible pour camoufler le fait qu’ils n’ont rien à dire.

 

Alors, bien sûr, ce n’est pas une généralité. Mais je me suis beaucoup plus souvent ennuyée en lisant des classiques ou des soi-disant incontournables de la rentrée littéraire, qu’en lisant des romans dits « de gare » ou « à l’eau de rose ».

 

Et vous, lisez-vous des classiques? Pensez-vous que c’est une bonne idée de les étudier à l’école ou êtes-vous pour y faire souffler un vent de modernité?

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